« Contemple le ciel, Abram ; compte les étoiles si tu peux les compter. Telle sera ta descendance. » Livre de la Genèse 15,5
Méditation de frère Raphael de Bouillé de ce lundi 19 décembre
Je vis parfois avec Jésus comme avec un voisin de TGV. Nous sommes à côté l’un de l’autre, nous sommes assis sur la même banquette, nous respirons le même air. Parfois même, nous nous sommes dit bonjour. Mais nous ne sommes pas ensemble. Juste à côté.
Or, rien n’est impossible à Dieu. Jésus-Christ est venu pour que nous ayons la vie en abondance, même à l’article de la mort comme le bon larron en croix, même avec une situation de vie catastrophique comme Marie-Madeleine. « Voici que je fais toutes choses nouvelles ! » Chaque chose de ma vie, chaque chose de nos vies. Mais comment vivre avec ce Dieu de l’impossible ? Pas seulement à côté de lui, mais avec lui ? Comment vivre en enfants de l’impossible ? Car il ne suffit pas de croire, il ne suffit pas de savoir, il s’agit de vivre, de vivre en abondance, même s’il faut bousculer quelques certitudes mortifères.
À la venue de l’ange, Marie laisse son corps devenir la chair du Saint-Esprit. Marie met sa vie à disposition de la vie de Dieu. La mère du Sauveur est d’abord la fille de l’impossible. Comme Sarah, stérile et ménopausée, laisse Dieu faire d’elle la mère d’une multitude aussi nombreuse que les étoiles du ciel, Marie laisse le Seigneur donner à sa vie une perspective inimaginable, impossible : la vraie perspective, en fait.
Donnons à Dieu la permission de nous dire ce que nous n’avons pas prévu, ce que nous n’imaginons pas, voire ce que nous ne voulons pas entendre. Nous sommes 110 000 retraitants. Que se passerait-il si tous, aujourd’hui, nous laissions le Seigneur nous dire, sur la chose la plus importante de notre journée, ce qu’il en pense, ce qu’il veut faire, l’impossible qu’il veut réaliser ? Pour ma part, quand quelque chose occupe mon esprit, je donne souvent à Jésus la permission de me dire ce que je n’ai pas envie d’entendre, de voir, de comprendre. Ce recueillement de l’opinion divine a changé ma vie.
« Voici que je fais toute chose nouvelle ! » Nous pouvons dire à voix haute : « Seigneur Jésus, de cette chose qui occupe mon esprit, je te donne la permission de me dire ce que tu en penses, même si je n’ai pas envie de l’entendre. »