Le pape François a annoncé la tenue d’un jubilé ordinaire en 2025 à Rome.
Il succède au Grand jubilé de l’An 2000 proclamée par Saint Jean-Paul II (24 décembre 1999 et 6 janvier 2001) et au jubilé extraordinaire de la Miséricorde (2016) pour commémorer la fin de la clôture du Vatican II (1962-1965). Cette tradition qui remonte à 700 ans, a eu lieu tous les 25 ans.
En vue de l’année Sainte 2025, la devise choisie par le Pape est « Pèlerins de l’espérance ». Une thématique chère au pape François. Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, est chargé de l’organisation du jubilé 2025.
Cette tradition attirera entre 30 et 50 millions de pèlerins sur les tombes de saint Pierre et saint Paul. Ils franchiront la porte Sainte selon la tradition jubilaire. Fermée en « temps ordinaire », la porte sainte de la basilique Saint-Pierre s’ouvrira avec le Pape le 24 décembre 2024. Les pèlerins la franchiront pour recevoir l’indulgence plénière et le pardon des fautes.
Qu’est-ce qu’un jubilé ?
« Jubilé » est le nom d’une année particulière : il semble dériver de l’instrument utilisé pour en indiquer le début ; il s’agit du yobel, la corne de mouton, dont le son annonce le Jour de l’Expiation (Yom Kippour). Cette fête a lieu chaque année, mais elle prend une signification particulière quand elle coïncide avec le début de l’année jubilaire. On en retrouve une première idée dans la Bible : il devait être convoqué tous les 50 ans, car c’était l’année « supplémentaire », à vivre toutes les sept semaines d’années (cf. Lv 25,8-13). Bien que difficile à réaliser, il était proposé comme l’occasion de rétablir le rapport correct avec Dieu, entre les personnes et avec la création, et impliquait la remise des dettes, la restitution des terres aliénées et le repos de la terre.
En citant le prophète Isaïe, l’évangile selon saint Luc décrit ainsi aussi la mission de Jésus : « L’Esprit du Seigneur est au-dessus de moi ; c’est pourquoi il m’a consacré par l’onction et m’a envoyé porter aux pauvres l’annonce heureuse, à proclamer aux prisonniers la libération et aux aveugles la vue ; à remettre en liberté les opprimés, à proclamer l’année de grâce du Seigneur » (Lc 4, 18-19 ; cf. Is 61,1-2). Ces paroles de Jésus sont également devenues des actions de libération et de conversion dans le quotidien de ses rencontres et de ses relations.
Boniface VIII en 1300 a convoqué le premier Jubilé, également appelé « Année Sainte », parce que c’est un temps où l’on expérimente que la sainteté de Dieu nous transforme. La cadence a changé au fil du temps : au début, tous les 100 ans ; elle est réduite à 50 ans en 1343 par Clément VI et à 25 ans en 1470 par Paul II. Il y a aussi des moments « extraordinaires » : par exemple, en 1933, Pie XI a voulu rappeler l’anniversaire de la Rédemption et en 2015, le pape François a lancé l’Année de la Miséricorde. La manière de célébrer cette année a également été différente : à l’origine, elle coïncidait avec la visite aux basiliques romaines de Saint Pierre et de Saint Paul, puis avec le pèlerinage, par la suite d’autres signes ont été ajoutés, comme celui de la Porte Sainte. En participant à l’Année Sainte, on vit l’indulgence plénière.
Quels éléments sont déjà prêts pour le jubilé ?
Chaque jubilé est proclamé par la publication d’une Bulle Papale d’indiction. Cette Bulle indique notamment les dates d’ouverture et de fermeture de la Porte Sainte.
La Bulle d’indiction du Jubilé 2025, « Spes non confundit » (« l’espérance ne déçoit pas » (Rm 5, 5)) a été donnée par le pape François le 9 mai 2024. Le pape François invite à garder allumée la flamme de l’espérance qui nous a été donnée et tout faire pour que chacun retrouve la force et la certitude de regarder l’avenir avec un esprit ouvert, un cœur confiant et une intelligence clairvoyante.
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